Je m’appelle Mila, et j’ai 26 ans. Il y a quelques années, je m’étais transformée en homme. Mais aujourd’hui je suis redevenue une femme. Oui ! J’ai définitivement décidé de tourner la page de la transidentité. Malheureusement, mon inconscience m’a laissée des séquelles.

Je n’ai plus de seins. Je n’ai plus d’utérus. Je n’ai plus d’ovaires. Je dois dealer avec les conséquences désastreuses de ma transition. Tout cela a commencé lorsque j’étais au Collège. Encore adolescente, j’étais attirée par les filles. Mais être une fille qui en aime une autre me mettait mal à l’aise. J’ai donc conclu que j’étais destinée à être un garçon. Arrivée à Paris, je me suis tournée vers des associations trans qui m’ont conseillée un médecin complaisant qui délivre des ordonnances de testostérones sans poser trop de questions.

À 18 ans, j’ai fait ma première piqûre d’hormones. Et pendant quelques années cela me suffisait, car mon corps se métamorphosait rapidement. Ma voix devenait grave, mon corps velu comme un ours et mon visage et mes épaules s’épaississaient. Et puis peu à peu, je ne supportais plus mon corps. Mon sexe, mes seins me dérangeaient. Avec la “testo”, j’ai pris du poids et un début de ventre est apparu. Je suis devenue obsessionnelle, je comptais toutes mes calories. J’étais au bord de l’anorexie. À 21 ans, j’ai subi une hystérectomie pour me débarrasser des douleurs gynécologiques et faciliter mon changement de sexe. Après, j’ai subi une mammectomie (ablation des seins) et un an plus tard, mon dernier lien avec la féminité était rompu.

Le gros deuil, était de me rendre compte que les médecins m’avaient stérilisée et que j’avais ruiné mon corps.

Colette Traore

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